On dirait aujourd’hui professionnel…
Un chef :
Le capitaine André Lanvin-Lespiau était un officier d’active des Troupes coloniales. Membre de l’Armée Secrète depuis sa création, il était en charge du commandement d’une compagnie de tirailleurs indochinois lorsqu’il lui fut demandé de prendre la direction du sous-secteur de la Basse-Romanche.
Il ne fallait donc pas s’attendre qu’il s’y prenne autrement qu’en soldat. C’est ce qu’il fit et il n’a pas déçu.
Il fixa donc lui-même l’organisation de son maquis avec l’aval, houleux parfois, de ses supérieurs, qui n’hésitèrent pas cependant à lui confier très vite la totalité du secteur 1.
Une organisation :
Un secteur avec trois sous-secteurs et chaque commune de chaque sous-secteur avait un chef A.S. local :
Une mission :
Préparer avec un maximum d’hommes formés la libération de la vallée de la Romanche coordonnée par l’Armée Secrète.
Une tactique :
La guérilla, concept alors novateur, mélange subtil de puissance de feu brutale et ponctuelle et d’extrême mobilité. Le mode d’action le plus utilisé sera le harcèlement de l’ennemi par embuscades successives.
Une structure :
Des hommes :
Les hommes du Maquis de l’Oisans étaient issus de la région grenobloise bien sûr, des troupes coloniales ou encore venaient de pays étrangers. S’y retrouvaient aussi des jeunes hommes de tout horizon qui, par fuite du Service du Travail Obligatoire (S.T.O.), par patriotisme, par idéal ou par une intention propre et secrète, prenaient le maquis. Voilà en partie ce qui peut expliquer la très grande disparité des hommes et de leurs orientations politiques : on y croisait des gens allant de l’Action française jusqu’au Parti communiste, des jeunes idéalistes et des plus âgés sans illusions, des désintéressés et des passionnés.
Mais un seul maître-mot imposé par le chef : neutralité et respect autour d’un combat commun. Et tous s’y retrouvaient.
Une formation :
Chaque chef de section désigné par le capitaine André Lanvin-Lespiau détenait auparavant son brevet de chef de section obtenu dans l’armée d’active. Cette qualification était l’assurance de compétence, gage de confiance et de responsabilité.
Les hommes passaient tous à la compagnie d’instruction du lieutenant Galand. Il existait également une section d’entraînement aux ordres du lieutenant Jacob.